Portrait de docteur #4: Guillaume Bonnoron

14 Feb 2023
interview, docteur, chaire cyber navale

Guillaume Bonnoron a obtenu son doctorat avec le sujet ayant pour titre “A journey towards practical fully homomorphic encryption” en mars 2018. Il revient avec nous sur son itinéraire professionnel.

Quel a été votre parcours avant doctorat ?
Avant le doctorat, j’ai fait un cursus ingénieur classique. Deux ans de prépa à Bordeaux, puis 3 ans à TELECOM Bretagne (aujourd’hui IMT Atlantique), pendant lesquels j’ai passé un semestre en ERASMUS en Suède, trois semestres à Brest et un à Rennes, et le dernier bien sûr en stage. J’avais également validé ma licence de maths à l’Université de Brest Occidentale, juste au cas où mon parcours me ramènerait vers le monde académique.
En fin de cursus ingénieur, j’ai fait mon stage chez Airbus Defense & Space, dans les Yvelines… où j’ai fini par rester 2 ans, jusqu’à reprendre le chemin pour Brest et le doctorat !

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser en cybersécurité ?
Depuis tout petit, j’adore l’idée de messages secrets. Je trouve fascinant de pouvoir communiquer avec quelqu’un en étant sûr de ne pas être compris par les autres. Le déclic est venu d’un magazine (Science&Vie Junior) reçu autour de 12-13 ans qui m’a vraiment plongé dans la cryptographie. Au collège/lycée, je m’amusais ensuite à essayer de décrypter des choses, allant même jusqu’à écrire et implémenter un algorithme (avec le recul, naïf bien entendu) pour factoriser des nombres. Suivirent des projets ingénieur toujours sur le sujet (avec ma future directrice de thèse d’ailleurs), et je réalisais alors que la cryptographie n’était qu’une des composantes de la sécurité de l’information et je m’ouvrais donc à la « cybersécurité » plus globalement et toujours passionément.

Quels ont été les temps forts de votre thèse ?
Je retiendrai trois temps forts :

  • Le début, démarré sur les chapeaux de roues, grâce à une publication publiée juste avant et qui m’a permis d’attaquer les expérimentations dès les premiers mois et d’avoir des résultats exploitables pendant tout le reste de la thèse.
  • Les 3 mois que j’ai passé à Amsterdam en 2e année dans un institut de recherche me permettant de pousser mon travail au niveau supérieur et de valider un « doctorat européen ».
  • Et enfin la rédaction de la thèse. Ce fut pour moi un immense plaisir de pouvoir enfin raconter, librement, tout ce que j’avais fait. Bien loin de l’écriture très codifiée des publications pour conférences aux journaux, qui ponctue les années de doctorat.

Quelle a été votre plus grande difficulté sur ces 3 années ?
Ma plus grande difficulté a peut-être été le relatif isolement sur ma thématique de cryptographie bien spécifique. C’est pour cela que j’ai participé à plusieurs occasions des séances de travail à Lyon où une équipe importante travaille sur le sujet, et notamment mon séjour à Amsterdam au Centrum Wiskunde & Informatica (CWI).

_Quels ont été les apports de la Chaire dans la réussite de votre doctorat ?
J’ai cité le fait d’être seul sur mon sujet comme une difficulté, mais dans le même temps, être un groupe travaillant sur pleins de sujets distincts est aussi une chance. C’est la chaire qui permet cet échange et ces rencontres et contribue bien sûr à nos réussites individuelles.

Quel métier/fonction exercez-vous aujourd’hui ?
Après ma thèse j’ai pris un poste d’architecte cybersécurité chez Airbus Cyber, retrouvant mes collègues d’avant la thèse. Et 2 ans plus tard, je suis parti chez Hilti en Suisse, architecte cyber au début et maintenant manager de l’équipe « architecture et consulting » du département cyber de l’entreprise. Je gère l’équipe qui s’assure que toutes les nouveautés apportées aux systèmes d’information de l’entreprise n’affecte la sécurité de l’ensemble.

A-t-il été facile de trouver un emploi par la suite ?
Oui bien sûr, dans notre domaine ce ne sont pas les opportunités qui manquent. Le plus difficile est peut-être de choisir mais je ne vais pas m’en plaindre, je me considère très chanceux d’être passionné par un sujet si porteur.

Que retenez-vous de cette expérience dans le monde maritime ?
Des bons souvenirs de partage et des traversées de rade par tous les temps !

Avez-vous un/des conseil.s à donner aux étudiants qui seraient tentés par un doctorat à la Chaire ?
Je leur conseillerais de ne pas hésiter ! Travailler 3 ans, voire plus, sur un sujet peut sembler impressionant, mais ça passe vite dans un contexte comme celui de la Chaire. Donc si le sujet vous plait et que le courant passe avec votre encadrant (c’est très important!), foncez !

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