Portrait de docteur #8: Douraid Naouar

10 Jul 2025
interview, docteur, chaire cyber navale

Douraid a soutenu sa thèse intitulée “MoRiA : Une méthode basée sur les modèles pour l’analyse des risques de cybersécurité. Application à un système complexe de défense navale” en août 2022. Il nous fait un retour sur son parcours au sein de la chaire et au-delà.

doctorat cyber naval

Quel a été votre parcours avant doctorat ?
J’ai fait un BTS IRIS (Informatique et Réseaux pour l’Industrie et les Services techniques) puis une école d’ingénieur ISEN Méditerranée (Yncréa) avec la spécialité génie logiciel en alternance chez Naval Group.

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser en cybersécurité ?
À travers mon parcours, j’avais pas mal exploré le domaine informatique et logiciel ainsi que son ingénierie. Puis pendant mon alternance, j’ai aussi commencé à m’intéresser à l’ingénierie système, qui est, en quelque sorte, une prise de recul plus globale, englobant le logiciel.

Cependant, ni dans l’un ni dans l’autre, les aspects liés à la cybersécurité n’étaient vraiment abordés à l’époque (entre 2015 et 2018).

Par curiosité, j’ai donc saisi l’occasion de découvrir cette nouvelle compétence. Ce qui me passionne particulièrement dans la cybersécurité, c’est son côté très ludique et la vision duale qu’elle propose : on adopte tour à tour la perspective de l’attaquant et celle du défenseur.

Cela offre une grande variété de points de vue sur un même sujet, et il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre, ce qui est vraiment stimulant.

Quels ont été les temps forts de votre thèse ?
L’un des temps forts de ma thèse a été la rédaction des articles scientifiques. Cela demandait beaucoup de rigueur et un véritable esprit critique, car il fallait réussir à vulgariser plusieurs années de travaux en quelques pages et quelques lignes. Mais tous ces efforts étaient largement récompensés lorsque ces publications étaient acceptées par les pairs.
Un autre moment marquant a été les visites de bateaux et de sous-marins, qui m’ont laissé de très bons souvenirs. Les échanges avec les équipages m’ont apporté d’excellents retours d’expérience et m’ont permis de prendre du recul sur mes recherches.

Quelle a été votre plus grande difficulté sur ces 3 années ?
Ma plus grande difficulté sur ces trois années a été la rédaction du manuscrit de fin de thèse. Même si on rédige indirectement tout au long du doctorat, c’est vraiment au moment où l’on met tout à plat, en détail, que l’on prend conscience, avec trois ans de recul, que certains choix faits au début n’étaient pas forcément les meilleurs, et parfois même un peu maladroits. Il faut pourtant continuer à écrire et défendre son travail, malgré le fait que, à chaque relecture, on y voit nos erreurs ou nos propres limites sur certains aspects. C’est assez frustrant…

Quels ont été les apports de la Chaire dans la réussite de votre doctorat ?
La Chaire a beaucoup contribué à la réussite de mon doctorat, d’abord grâce à un cadre et une équipe formidables. J’y ai vécu de très bons moments, entouré de personnes passionnées par ce qu’elles faisaient et étudiaient.

En plus, les liens entretenus par la Chaire avec le milieu industriel m’ont permis de rencontrer des équipes techniques sur le terrain. Cela a été un vrai atout, que ce soit pour bénéficier d’accompagnements pendant la thèse ou pour confronter et valider mes idées.

Ces échanges donnent aux travaux de la Chaire une réelle portée industrielle, et pour nous, doctorants, c’est très motivant de voir que nos recherches ont du sens, trouvent des cas d’application concrets et ne restent pas de simples lignes dans la littérature scientifique.

Quel métier/fonction exercez-vous aujourd’hui ?
Je suis enseignant-chercheur à l’École navale de Brest.

A-t-il été facile de trouver un emploi par la suite ?
À la suite de ma thèse, j’ai reçu plusieurs propositions, et il aurait été assez facile de trouver un emploi, notamment sur des projets très intéressants et en lien direct avec mon domaine d’expertise. Cependant, j’ai choisi de prendre un peu de temps pour moi, afin de découvrir le monde et m’ouvrir à d’autres horizons. Après tout, il faut bien entretenir la flamme de la curiosité, sous peine de devenir trop sage. ;)

Que retenez-vous de cette expérience dans le monde maritime ?
Un univers très intéressant, rempli de traditions et d’exigences, dont les histoires sont souvent plus intéressantes que les actions en découlant. Les paysages et les systèmes que j’ai pu voir sont des souvenirs que je n’oublierai jamais. Une réelle chance d’avoir pu y vivre, sans devoir y être subordonné.

Avez-vous un/des conseil.s à donner aux étudiants qui seraient tentés par un doctorat à la Chaire ?
Je conseillerais aux étudiants tentés par un doctorat à la Chaire de venir le cœur léger et la tête pleine d’idées, car c’est une expérience formidable à vivre. La période de thèse est un long moment d’introspection, où l’on se retrouve souvent face à soi-même. Elle permet de mieux comprendre ce qui nous motive vraiment, ce qui nous pousse à avancer, mais aussi ce qui peut nous freiner ou ne pas nous convenir.

Pour ma part, j’ai appris à travers cette période presque autant sur moi-même que sur la cybersécurité…
Cette expérience est d’autant plus enrichissante qu’elle est partagée avec les autres doctorants autour de nous. Leurs échanges sont précieux, car ils nous aident à nous situer, à affiner et reformuler nos propres idées.

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